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Toxicité audiovestibulaire des immunothérapies : première série de 4 cas - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.509 
J. Lemasson 1, , B. Baroudjian 1, L. Doucet 2, H. Vitaux 3, F. Herms 1, A. Carpentier 4, C. Lebbé 1, V. Gounant 5, C. Hautefort 3, J. Delyon 1
1 Dermatologie 
2 Oncologie médicale, AP–HP, hôpital Saint-Louis 
3 Oto-rhino-laryngologie, AP–HP, hôpital Lariboisière 
4 Neuro-oncologie, AP–HP, hôpital Saint-Louis 
5 Oncologie thoracique, AP–HP, hôpital Bichat–Claude-Bernard, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les inhibiteurs du checkpoint immunitaire ont prouvé leur efficacité dans le traitement de nombreux cancers mais sont souvent responsables d’effets indésirables immunomédiés.

La neurotoxicité survient dans 3 à 12 % des cas et est bien décrite (méningite, encéphalite, myasthénie) ; à l’inverse, les effets secondaires audiovestibulaires sont méconnus (un seul cas publié de surdité brutale sous pembrolizumab).

Nous rapportons une première série de 4 cas de toxicité audiovestibulaire survenue sous immunothérapie.

Observations

Cas 1 : une femme de 63 ans, sous nivolumab pour un carcinome de Merkel, présentait des vertiges d’intensité croissante avec une instabilité à la marche après la 1re cure. Les tests audiovestibulaires montraient une destruction vestibulaire bilatérale sans atteinte cochléaire, dont la cause est souvent médicamenteuse, idiopathique ou auto-immune. L’IRM cérébrale et du rocher était normale. Les vertiges se corrigeaient avec la rééducation vestibulaire, sans corticothérapie, et le nivolumab était poursuivi.

Cas 2 : une femme de 57 ans, sous nivolumab pour un adénocarcinome bronchique, présentait, au bout de 4 mois, des troubles de l’équilibre d’installation progressive sans vertige. Les tests audiovestibulaires montraient une névrite vestibulaire bilatérale ; un signal inflammatoire des conduits auditifs internes apparaissait sur l’IRM. Le LCR était normal. Une corticothérapie générale permettaient une amélioration sans arrêt du nivolumab.

Cas 3 : une femme de 69 ans, sous ipilimumab+nivolumab pour un mélanome, présentait, après la 3e cure, des vertiges brefs avec hypoacousie. Les tests audiovestibulaires étaient en faveur d’un VPPB, associé à une surdité de perception bilatérale. Le nivolumab était arrêté pour une hépatite grade 3. La récupération auditive objectivée après arrêt de l’immunothérapie était en faveur d’une toxicité du traitement.

Cas 4 : un homme de 73 ans, sous nivolumab pour un adénocarcinome bronchique, développait, au bout d’un an de traitement, une surdité unilatérale brusque de perception. L’IRM cérébrale était normale et le LCR montrait une hyperprotéinorachie à 0,88g/L sans cellule maligne. L’ensemble était en faveur d’une toxicité de l’immunothérapie. Son arrêt pour réponse tumorale complète et une corticothérapie permettaient une nette amélioration auditive.

Conclusion

L’immunothérapie peut induire une toxicité audiovestibulaire isolée sans atteinte de l’encéphale, se manifestant par des vertiges ou une surdité. Des tests audiovestibulaires, une IRM et éventuellement une PL ont permis de les caractériser et d’éliminer les principaux diagnostics différentiels (méningite carcinomateuse et métastase). La prise en charge ne nécessite pas systématiquement un arrêt de l’immunothérapie ni une corticothérapie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Audiovestibulaire, Immunothérapie, Toxicité


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Vol 145 - N° 12S

P. S314 - décembre 2018 Retour au numéro
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